MULTIMÉDIAS (GROUPES)

MULTIMÉDIAS (GROUPES)

MULTIMÉDIAS GROUPES

On parle aussi de «groupes de communication». Il s’agit du regroupement d’activités de communication: presse, radio, télévision, vidéo, télécommunication, édition, imprimerie, cinéma, publicité... au sein d’une même entreprise ou d’un conglomérat contrôlé par une société holding commune. Ces entreprises multimédias peuvent, éventuellement, opérer également sur d’autres marchés que la communication. Ces structures sont apparues progressivement, à la faveur des bouleversements intervenus sur le marché français des médias depuis 1980: élargissement du marché de la radio avec la création de radios locales privées, ouverture du marché des télécommunications à des opérateurs privés grâce à la télématique et à la télévision câblée, émergence de produits multimédias (télévision interactive, CD-ROM...), éclatement des structures de l’audiovisuel public (fin du monopole d’État sur la radiodiffusion), ce qui a permis la naissance des télévisions privées, alors que, parallèlement, de nouveaux phénomènes de concentration affectaient les secteurs de la presse et de la publicité.

Les groupes multimédias opérant en France sur le marché de la communication se sont constitués, pour la plupart, par diversification de leur activité d’origine: presse écrite, radio, télévision ou publicité. C’est ainsi que le groupe Hachette, tout en renforçant ses positions sur le marché de l’écrit (édition de livres et de journaux, distribution), a investi dans l’audiovisuel (prise de participation de 50 p. 100 dans Europe n^o 1, création d’une société de production télévisuelle). La stratégie du groupe tend néanmoins à se recentrer sur l’écrit, même au niveau international: achat de sociétés américaines (groupe Grolier), lancement de produits européens (éditions étrangères de titres contrôlés par le groupe), édition de CD-ROM à partir de certains produits d’édition (encyclopédies). Après avoir, durant la décennie 1970-1980, poursuivi son expansion sur le marché de la presse quotidienne nationale (rachat de France-Soir et du Figaro ), puis sur celui des quotidiens régionaux (Le Dauphiné libéré , Le Progrès de Lyon , Midi libre ), le groupe Hersant a investi l’audiovisuel : contrôle de radios locales privées au sein d’un réseau national, prise de participation dans une chaîne de télévision (la «5», disparue en 1992). Il a par ailleurs renforcé sa position dans le secteur de la téléimpression (fac-similé) et développé des activités de régie publicitaire pour ses propres titres. Le groupe Havas, premier groupe français de publicité, est venu naturellement à la presse (Compagnie européenne de publication) et à l’édition (Larousse, Nathan) par l’intermédiaire de son activité de régisseur de publicité. Il est à l’origine de la télévision cryptée en France avec Canal Plus, entreprise dans laquelle sa participation est majoritaire au milieu des années 1990. Certains opérateurs qui interviennent sur le marché de la communication sont issus d’autres activités industrielles ou financières. C’est le cas de la Compagnie financière Rothschild, du groupe Alcatel, du groupe Chargeurs réunis ou de la Générale des eaux, qui est devenue un opérateur important dans la télévision câblée et la production vidéo.

Ces regroupements et ces diversifications sur le marché français ont été favorisés par les perspectives européennes: les industriels français devaient acquérir une nouvelle dimension et se positionner face à la concurrence étrangère. Cette internationalisation des activités de communication française passe aussi par la pénétration de groupes étrangers. C’est ainsi que le groupe de presse allemand Bertelsmann, leader européen, est devenu un important éditeur de presse magazine sur le marché français (groupe Prisma Presse), menaçant le groupe Hachette. L’expansion prévisible du multimédia (CD-ROM, télévision interactive, services d’informations en ligne sur réseau télématique ou réseaux de ligne Internet) retient également l’attention des groupes multimédias français (Hachette, Chargeurs réunis, Canal Plus) mais également celle de gros opérateurs comme France Télécom.

Encyclopédie Universelle. 2012.